Une addiction est une absence d’indépendance et de liberté vis-à-vis d’une substance ou d’un comportement. C’est devenir « esclave », une perte de contrôle, une lutte perpétuelle.
C’est une maladie chronique, multifactorielle et complexe. La maladie du « mal à dire », ce n’est pas qu’une question de volonté ou de mental ! C’est une maladie du lien avec soi, les autres, le monde.
Il existe plusieurs facteurs qui interagissent entre eux, tels que facteurs individuels, socio environnementaux et facteurs liés à la substance ou au comportement.
Selon le triangle du Professeur Olievenstein (médecin psychiatre), l’addiction est une interaction entre le sujet, son environnement et le produit et/ou un comportement, dont voici le schéma :

Ce triangle permet de connaitre l’individu qui consomme, ses caractéristiques personnelles, la nature du produit et/ou du comportement, le contexte dans lequel la consommation ou le comportement a lieu et si cela est un problème (dépendance), un abus ou un usage. Il permet également d’identifier les ressources de l’individu et ses atouts dans la réussite de son objectif (diminution ou arrêt).
Les addictions concernent tous les individus, du plus jeune au plus âgé, de tous milieux de vie confondus.
Tout individu dans sa vie peut devenir dépendant en fonction de ses prédispositions génétiques, psychiques, de ses besoins fondamentaux, des évènements intervenant dans sa vie, de ses relations (famille, entourage… ), de son éducation…
Nous ne sommes pas tous égaux dans nos apprentissages de vie, de découverte de nouvelles expériences, mais il existe dans notre cerveau un système qui favorise les actions nécessaires à notre survie tels que boire, manger, se reproduire. La réalisation de ces actions amène des sensations de plaisir et de satisfaction. Ce système est connu sous le nom du Circuit de la récompense. Ce système joue un rôle fondamental dans les addictions.

Ce circuit complexe se compose du cortex, du septum, du noyau accubens, de l’hypothalamus et et de l’aire tegmentale ventrale (ATV) jouant un rôle fondamental dans les addictions. La connexion nerveuse entre le noyau accubens et l’ATV reçoit plusieurs informations sur le niveau de satisfaction, des besoins fondamentaux et retransmet cette information au noyau accubens.

Cette transmission de l’information s’effectue grâce à un neurotransmetteur (messager chimique) appelé Dopamine. La satisfaction d’un besoin élémentaire tel que boire, manger, provoque naturellement la libération de la Dopamine que l’on nomme communément l’hormone du plaisir.
Après consommation d’une substance psychoactive telle que l’alcool, le tabac, le cannabis ou la cocaïne, le sucre…nos neurones libèrent de la Dopamine en grande quantité, nous procurant une sensation de plaisir. Le bien-être ressenti est alors mémorisé.

Il faut savoir que la libération de Dopamine peut intervenir lors d’une consommation mais aussi en l’absence de consommation. En effet le seul fait de voir une bouteille d’alcool peut faire ressortir inconsciemment de notre mémoire le plaisir ressenti lors de notre dernière consommation et libérer ainsi la Dopamine. C’est cette anticipation de la récompense qui va entrainer la répétition de l’action et donc la surconsommation. Progressivement cette surconsommation pourra entrainer chez nous une dépendance psychique et physique au produit ou comportement. Toutes les substances psychoactives modifient le système de récompense entrainant une libération excessive de Dopamine même en l’absence de consommation. Il y a alors dissociation entre la consommation réelle et l’anticipation de la consommation, provoquant un syndrome de manque. Effectivement plus nous consommons, moins nous tirons de récompense et de plaisir, c’est ce qu’on appelle l’accoutumance. La consommation devient alors compulsive afin de retrouver le plaisir ressenti auparavant. Nous aurons le plus grand mal à nous arrêter, c’est la perte de contrôle. La spirale de l’addiction.
Dans le processus d’arrêt, la rechute est un pas en avant, qui permet d’identifier le facteur déclenchant, cette envie irrépressible de consommer ou de se comporter (craving), d’où la thérapie des petits pas. Se fixer un objectif réalisable pour soi est primordial et à mesure de votre parcours, vous vous renforcerez du positif de vos propres victoires.
L’addiction est une maladie chronique, un processus de rétablissement continu, souvenez-vous que votre cerveau a mémorisé que le fait de consommer telle ou telle substance ou d’adopter tel ou tel comportement, était associé à du plaisir. A tout instant votre inconscient peut vous faire revivre les sensations de plaisir mémorisé même des années après. Vous devez trouver les ressources en vous, afin de palier ces cravings (envie irrépressible). Votre chemin de rémission de l’arrêt est un processus non rectiligne.

Le craving est normal et très fréquent dans l’addiction, c’est une pulsion irrésistible de consommer ou de se comporter, il fait partie intégrante de votre parcours. Il peut durer de quelques minutes à plusieurs heures en fonction de la substance ou comportement addictogènes, des contextes et des personnes.
Vous pouvez identifier le craving sur le plan physique (mains moites, accélération du rythme cardiaque, sueur, tête qui tourne, douleur…), sur le plan psychique (difficultés à se concentrer, manque d’attention…) et sur le plan émotionnel ( émotions décuplées…).
Il est important d’apprendre à gérer le craving, si vous ne cédez pas à la tentation d’assouvir cette pulsion, vous en connaitrez la durée, apprendrez à identifier les déclencheurs et éviter les situations à risque. Vous apprendrez à vous connaitre autrement et serez dans un processus de changement, de liberté et de mieux-être.
Le schéma ci-dessous représente le cycle de Pochaska (psychologue), vous permettant d’identifier votre positionnement et votre prochaine étape :

Vous devrez user de stratagèmes afin de maintenir le cap sur votre objectif, n’hésitez pas à contacter des professionnels de la santé, tels que votre médecin traitant, un psychologue clinicien, un addictologue, un psychiatre…prendre conseil auprès de Addictions France, mais aussi : Tabac info service : 39 89, Alcool service : 0 980 980 930, Drogue info service : 0 800 23 13 13 mis en place au niveau National.
Pour le Tarn, plusieurs Centres et professionnels sont disponibles pour répondre à vos questions et vous recevoir pour un accompagnement médical, ajusté à votre situation. Voici quelques adresses :
*L’Espace d’Accueil et d’Information sur les Dépendances (EAID)
– » Villa les Marronniers » 76, rue Lavazière 81025 Albi 05 63 49 94 34
– « Locaux Dispensaire » Carré Gambetta – 43 Rue Victor Hugo 81100 Castres
05 63 71 24 71
*Centre de soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)
-ASSOCIATION ADDICTIONS FRANCE – 128 Rue de Cantepau 81000 Albi
05 63 54 78 95
– ANTENNE Consultation Jeunes Consommateurs (CJC ) FONDATION BON SAUVEUR D’ALBY
MAISON DES ADOLESCENTS (MDA81)- 32 Rue de Cantepau 81000 Albi
05 67 57 71 03
-ANTENNE CSAPA / CJC ASSOCIATION ADDICTIONS FRANCE 179 Avenue Albert 1er 81100 Castres
05 63 51 64 91
-ANTENNE CSAPA ASSOCIATION ADDICTIONS FRANCE
9 Rue du Père-Colin 81500 Lavaur
05 63 58 93 04
*Service Addictologie
-SERVICE D’ADDICTOLOGIE et ELSA – Centre Hospitalier d’Albi
22 Boulevard du Général Sibille
05 63 47 43 64
-CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL CASTRES-MAZAMET (CHIC) et ELSA
HÔPITAL DU PAYS D’AUTAN
6 Avenue de la Montagne Noire
05 63 71 60 35
*Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques Usagers des Drogues (CAARUD)
-CAARUD ASSOCIATION TARN ESPOIR
Unité mobile dans tout le département
06 30 56 02 55